mardi 14 août 2012


La littérature « beure »  est une littérature produite en France et couchée sur papier en français, par des Maghrébins de la deuxième génération. Ses récepteurs sont protéiformes: des Français de souche, des  Africains, des Maghrébins… Elle aborde plusieurs thématiques en connexité directe avec l’assimilation, l’intégration, la mise à l’écart, et l’acculturation. Dans  Autour du roman beur : immigration et identité ,  Michel Laronde, traite d’une littérature étayée et gagée sur une écriture « décentrée »,  dissemblable aux paradigmes fondateurs de la littérature moderne. La ronde justifie le recours au vocable « décentré » du fait, que cette littérature  est véhiculée par une langue, détachée de celle du centre, à savoir, Paris. C’est un code linguistique où s’emboîtent et s’imbriquent  plusieurs niveaux langagiers comme le Verlan, l’arabe, et l’argot français.


Pour ce qui est du cinéma « beur », il est une réaction contre l’eurocentrisme du cinéma traditionnel. Souvent taxé de « cinéma d’immigration », voire cinéma « exilique »,  il focalise sur le rapport à l’Altérité, où, Autrui figure comme quiddité ethniquement différente de soi. Certains critiques comme Hamide Naficy évoque un cinéma « accentué », qui transgresse la « doxa » artistique communément admise. À titre d’illustration ; dans Le Thé au harem d’Archimède  de Mehdi Charef et Je suis né une cigognede Tony Gatlif, l’on constate un nivellement d’images et d’événements, débouchant sur une déstabilisation de l’action. Corollairement, le cinéma « accentué » se détache du français, mais en même temps demeure dans sa continuation, selon qu’il en emprunte ses propres thématiques et techniques filmiques.

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